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Mobilisation

Psychologues en noir 
Printemps 2022

Pendant plusieurs mois, des centaines de psychologues se sont vêtu.es de noir sur leur lieu de travail dans le réseau public et ont porté le macaron de la Coalition des psychologues du réseau public québécois. L'objectif était d'informer les gestionnaires et la population de l'exode des psychologues du réseau public vers le privé et des difficultés d'accès qui en découlent. La solution identifiée est de changer la loi pour leur permettre d'avoir un syndicat qui leur est dédié et ainsi régler les graves problèmes d'attraction et de rétention qui touchent cette profession.

Psychologues en noir
 Campagne « Urgence d'agir »

Au printemps 2022, plusieurs centaines de psychologues et de citoyen.nes ont fait une publication (texte et photo) sur les réseaux sociaux afin d'expliquer pourquoi il est urgent d'améliorer l'accès aux psychologues dans le réseau de la santé et de l'éducation. 

Exemples de posts:

« Salut Facebook! Je fais une rare apparition pour propager un message qui me tient à coeur puisqu'elle atteint la vie de mon fils. C'est un récit assez intime, mais pertinent pour la suite des choses. Je me considère comme une maman solide, informée et impliquée. J'ai la chance d'être épaulée et soutenue par plusieurs personnes exceptionnelles. Malheureusement, pour plusieurs personnes ce n'est pas le cas et les choses doivent changer.

 

Il est urgent d’améliorer l’accès aux psychologues et aux neuropsychologues dans le secteur public parce que mon fils de 6 ans a des troubles de santé mentale.

 

Depuis sa naissance, j'ai observé mon fils et ses différences. Probablement qu'avec toutes les lectures, études et observations que j'ai fait j'aurais l'équivalent d'un bac en psychologie. La vie à fait autrement, je suis éducatrice à la petite enfance dans mon service de garde. N'en reste pas moins que dès les premiers signes de différences que j'ai vu chez mon fils, en décembre 2016 pour être exacte, à 1 an et 1 mois de vie, j'ai rentré dans la machine des services publics. En novembre 2018, à ses 2 ans, première rencontre avec une orthophoniste. Andy mordait, criait et ne s'exprimait pas comme tous les autres enfants. Il devenait vite colérique et surtout extrêmement insécure. Une démarche en amène une autre, on est sur les listes d'attentes de plusieurs professionnels pour évaluer les besoins psychosociaux d'Andy. En parallèle, on traite le retard de langage en pensant que la colère est dûe au fait qu'il ne parle pas. La situation évolue vite, Andy est maintenant un champion du langage. La colère elle, ne diminue pas. On voit une ORL qui pense que l'apnée du sommeil est la cause. Andy dort assez, mais il ne dort pas assez bien. On est toujours sur les listes d'attentes d'évaluations psychosociales. Il se fait opérer pour les amygdales et les adénoïdes. On croise les doigts. Andy dort bien. La colère, elle, ne diminue pas. Bingo. Je reçois un appel, une travailleuse sociale pourra venir me donner du soutien. Elle m'écoute, me donne des conseils, observe Andy, met des notes à son dossier. Il est toujours en attentes pour des services de psychologie, neuropsy, pedopsy, psychoed, etc. La pandémie frappe. Les services arrêtent. La situation dégringole. Le temps passe, on y va une journée à la fois. Andy a maintenant 5 ans. Il rentre à la maternelle en septembre. La colère est toujours présente. Décembre 2020 j'appelle à l'aide son médecin. Je suis dépassée, mon fils me dit qu'il ne contrôle pas son cerveau. Il panique. On lui prescrit alors une médication pour les TDAH par téléphone. Petite lueur d'espoir. Malheureusement, on se rend compte très vite que la médication ne fait que décupler l'anxiété d'Andy. L'été arrive. Juin 2021. Je reçois un appel de la pédiatre qui va le prendre en charge. On stop la médication. On vérifie qu'Andy est sur les listes d'attentes. On a besoin de plus d'informations pour la suite du traitement. Je me remets à mon boulot d'observatrice. L'été passe, la colère prend le dessus. Septembre arrive, en même temps que la rentrée scolaire. Ce n'est pas un beau moment. Andy est pleinement conscient de ses difficultés. Son moral est au plus bas. Il s'enferme dans sa chambre pour se dire des insultes et se frapper au visage. Il en vient même à avoir des idées suicidaires. Il n'a pas encore 6 ans. Ça fait officiellement 4 ans qu'il est sur les listes d'attentes. J'appelle en panique la ligne Parent, c'est un service d'écoute et de conseils pour les parents comme moi. Dépassés. Je reçois une grande écoute qui fait du bien, mais malheureusement, la dame n'a pas de solutions pour moi. C'est une spécialité, la psychologie pour les enfants. C'est rare. »

« Nous, internes et stagiaires doctorant.es en psychologie pratiquant actuellement dans le réseau public, joignons notre voix à la mobilisation de la Coalition des psychologues du réseau public québécois.

Il est urgent d’améliorer l’accès aux psychologues dans le secteur public parce que qu’actuellement, des personnes déjà vulnérables voient leur état se détériorer alors qu’on saurait comment les aider. Il est inacceptable que cette détérioration soit liée à une liste d’attente interminable causée par une pénurie ARTIFICIELLE de psychologues dans le réseau. Cette pénurie n’est d’ailleurs pas près de se terminer si l’autonomie professionnelle et les conditions de travail des psychologues ne sont pas améliorées. Effectivement, les doctorant.es en psychologie ne sont pas au rendez-vous pour prendre la relève. Nous-mêmes et nos collègues souhaiterions vraiment travailler avec les clientèles rencontrées au public. Pourtant, la plupart d’entre nous envisageons se tourner vers le privé une fois gradués, car nous considérons que les conditions imposées dans le réseau public ne nous permettent pas de bien exercer le travail complexe auquel nous avons été formé.es. Parfois-même, ces conditions imposent de tourner les coins rond et empêchent de traiter les patient.es avec dignité. Nous sommes stagiaires et internes en psychologie et nous soutenons la CPRPQ. #Coalitionpsy #psychologuesenaction

Que vous soyez psychologues ou non, que cette pénurie vous touche personnellement ou professionnellement, nous vous invitons à joindre le mouvement et à partager votre propre publication avec les #Coalitionpsy #psychologuesenaction 🙌»

En mars 2023, plus de 400 psychologues ont contacté leur député pour leur expliquer les problèmes de représentation que nous vivons et comment cela affecte l’accès aux services psychologiques pour la population.

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